Nos pendules sonnent au château !

23 décembre 2022

En cette fin de mois de novembre, deux pendules du château de Chamerolles sont revenues de restauration. Elles étaient parties en Eure-et-Loire chez Marcel et Michel Boulanger (père et fils), spécialistes de la restauration d’horloges anciennes, depuis presque huit mois.

 

La pendule "Cartel"

L’une de ces pendules est appelée un « cartel », c’est une pendule murale. Le mot cartel vient à l’origine de l’encadrement seul de la pendule, appelée ensuite par extension un cartel ou une pendule cartel. Les cartels sont soit directement apposés sur le mur, soit portés par un petit socle lui-même fixé au mur. Le cartel de Chamerolles est probablement du 19e siècle, bien que son style rappelle le 18e siècle. Il a été acheté chez un antiquaire avec un baromètre mural, dont il est le pendant. Il était accroché dans le bureau du Géographe depuis l’ouverture du château de Chamerolles, en 1992, mais n’avait jamais fonctionné. Il sonne désormais toutes les demi-heures.

La pendule en porphyre

La seconde pendule restaurée est une spectaculaire horloge en forme d’œuf, intégralement réalisée en porphyre (une pierre rouge tachetée de blanc) et en bronze doré et noirci. Elle a été donnée au château de Chamerolles en 2018 par l’Hôpital Louis Lebrun situé à Neuville-aux-Bois. La marque du bronzier, Emile-André Boisseau, permet de la dater de la fin du 19e siècle. Son style est néo-baroque. Nous n’avons aucune information sur sa provenance, ni des circonstances de son arrivée à l’Hôpital Pierre Lebrun. De par sa technique, sa taille et poids (65 kilos, tout de même !), c’est une pendule particulièrement hors norme. Elle ne fonctionnait pas et ne possédait même pas de clé. Les restaurateurs l’ont intégralement démontée en atelier, réparée, remise en marche et  ont créé une clé sur mesure pour la remonter.

Focus sur la pendule en porphyre

Il s’agit très probablement d’une représentation de la nuit faisant place au jour : des petits putti (des angelots) dévoilent au sommet un drapé orné d’étoiles afin de révéler les rayons du soleil, qui constituent le cadran de la pendule. Au niveau du pied, sur le devant de la pendule, se trouve une colombe, oiseau diurne, et qui rappelle la petite chouette, oiseau nocturne, située à l’opposé, à l’arrière de la pendule, côté nuit.

La pendule « œuf » en porphyre prend désormais place sur la cheminée du Salon Jaune, au milieu d’objets du 18e siècle. Il est en effet courant, au 18e siècle, de poser les pendules sur les cheminées. Ici, il s’agissait également du seul endroit suffisamment solide pour pouvoir supporter sans risque le poids de la pendule !

En conclusion

Ces deux pendules seront remontées toute les semaines par les agents du château, afin de sonner dans nos salles et de donner à nos visiteurs une expérience encore plus immersive : après la vue et l’odorat, c’est désormais au tour de l’ouïe. En effet, même les sonneries ont été conçues pour sonner « comme » au 18e ou au 19e siècle, alors, tendez l’oreille !

Le saviez-vous ? 

Au fait, connaissez-vous la différence entre une horloge et une pendule ? C’est simple, toutes les pendules sont des horloges mais toutes les horloges ne sont pas des pendules. C’est même encore plus simple : toutes les horloges dotées d’un pendule « pendant » qui oscille (horloge de plancher, horloges de cheminées, etc.) sont appelées par extension des « pendules ». Mais toutes les horloges ne fonctionnent pas avec un système de pendule ! Nos horloges modernes à piles sont donc bien des horloges, mais pas des pendules.

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